Accueil
Réflexions
Textes
Multimédia
Blog
À propos de moi
Liens
Contact

Notre vie quotidienne est un enchaînement d’imprévus, rien ne se passe jamais comme on le souhaiterait, ni comme on l'a planifié. Et l'on s'en plaint. Mais chacun de ces événements oriente notre vie différemment, et qui peut dire si ce qui nous arrive est réellement une bénédiction ou une catastrophe ? Les apparences sont si trompeuses…

 

Chaque événement de la vie possède une étiquette selon sa nature, étiquette apposée selon un sens commun : un tel a gagné au loto quel bonheur, un autre a eu une promotion quelle réussite, celui-là vient d’avoir un enfant quel prodige, celui-ci a eu un accident quel malheur, sa femme vient de le quitter quelle injustice, elle a perdu son emploi c’est horrible...

 

Je ne nie bien évidemment pas le plaisir qu’il y a à gagner une grosse somme d’argent ni la douleur que peut représenter la perte de son emploi. Simplement plaisir n’est justement pas bonheur et douleur n’est pas malheur. Je trouve même qu’il y a comme une inversion qui voudrait que le plaisir soit le germe du malheur et la douleur le germe du bonheur.

 

La vie est beaucoup moins simpliste que ça que bien ou mal, chance ou malchance. Sur le court terme, c’est entièrement vrai, mais sur le moyen ou le long terme, tout n’est pas entièrement blanc ou entièrement noir.

Lorsque j’ai perdu mon emploi fin 2007 un mois seulement après avoir pris mon appartement, j’ai eu une brève angoisse (et de soulagement parce que la boîte où je travaillais était invivable au quotidien), mais cela m'a permis de me mettre à mon compte. La perte de mon emploi, douloureuse au demeurant, a été une bénédiction.

On entend également souvent des gens ayant gagné au loto se plaindre d'avoir perdu certains amis, de voir débarquer des « amis » intéressés, ou péter complètement les plombs sous le poids de la fortune tombée du ciel.

 

Toute la sagesse orientale se retrouve dans le symbole du yin et du yang, le blanc représente les forces du bien et le noir les forces du mal, mais dans le blanc il y a un point noir et dans le noir un point blanc.

Le point noir dans la zone blanche nous dit RESTONS HUMBLE, le point blanc dans la zone noire nous dit GARDONS ESPOIR.

 

CHANCE ou MALCHANCE ?

 

Un habitant du nord de la Chine vit un jour son cheval s’échapper et passer de l’autre côté de la frontière. Le cheval fut considéré comme perdu.

 

À ses voisins qui venaient lui présenter leur sympathie, le vieil homme répondit :

 

- La perte de mon cheval est certes un grand malheur. Mais qui sait si dans cette malchance ne se cache pas une chance ?

 

Quelques mois plus tard, le cheval revint accompagné d’une magnifique jument. Les voisins félicitèrent l’homme, qui leur dit, impassible :

 

- Est-ce une chance, ou est-ce une malchance ?

 

Le fils unique du vieil homme fut pris d’une véritable passion pour la jument. Il la montait très souvent et finit un jour par se casser la jambe pour de bon.

 

Aux condoléances des voisins, l’homme répondit, imperturbable :

 

- Et si cet accident était une chance pour mon fils ?

 

L’année suivante les Huns envahirent le nord du pays. Tous les jeunes du village furent mobilisés et partirent au front. Aucun n’en revint. Le fils estropié du vieil homme, non mobilisable, fut le seul à échapper à l’hécatombe.

 

(d’après Hoài-Nam-Tu)

 

Fushichô

18 mai 2008

 

 

Chance ou malchance
 
© 2010 Fushichô