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La nouvelle année qui vient à peine de commencer est traditionnellement une période de résolutions, d'affirmations de la volonté de changer. Mais rarement ces résolutions sont tenues. D’ailleurs, pour ma part, je préfère me fixer des objectifs que des résolutions. La résolution est jetée en l’air, l’objectif est un point fixe et je me laisse 12 mois pour l’atteindre. Je les atteins pas toujours tous, mais au moins une partie, ce qui permet de faire des bilans positifs en fin d’année.

Bref.

 

Mais pourquoi ces résolutions, ces changements sont-ils si difficiles à tenir ?

 

Car ces résolutions (arrêter de fumer, se mettre au sport, faire un régime pour les plus classiques) ne sont généralement qu'un vœu pieux. Ce ne sont généralement que l'expression d'une culpabilité, d’un jugement négatif sur soi. « Merde, une nouvelle année commence, mais je suis toujours aussi gras, j’ai vraiment pas fait gaffe l’an dernier, honte à moi, cette année, je me mets au sport ». Aucune réelle volonté, on ne ressent le besoin de changer que par culpabilité des excès de l'an dernier, on ne ressent pas le besoin, l'envie de faire vraiment du sport. Donc sans envie, sans réelle motivation, la résolution est vouée à l'échec.

 

Et puis nos résolutions concernent généralement des habitudes de vie ancrées depuis plusieurs années, et dont il est bien difficile de se défaire. On veut maigrir, on décide donc de faire un régime ou du sport. Après plusieurs années de laisser-aller, de routine, d’habitudes, difficile de virer le Mc Do du dimanche quand on a la flemme de faire à manger et de décider de se taper 2 heures de sport tous les 3 jours en revenant d’une journée de merde au boulot.

Le problème, c’est qu’on reste obnubilé par cette nouvelle résolution, d’une part, et cette obsession aboutit forcément à l’échec, et que d’autre part, on se met à fond dedans dès le départ, de manière démesurée, sans prendre le temps. Le vrai changement, celui qui durera, ne peut être que progressif. Il doit se faire en douceur, mais consciemment, afin d’être en quelque sorte apprivoisé, jusqu’à ce qu’il devienne naturel, qu’il devienne une nouvelle habitude acquise.

 

On peut comparer l’échec à celui de l’alchimiste qui, par une formule miracle et instantanée, tente de transformer le plomb en or, et la réussite à celle de la chenille qui, étape par étape, tranquillement, devient papillon, quitte à passer par la phase laide de la chrysalide.

 

Pour que ce changement soit par ailleurs possible (du moins lorsqu’il s’agit d’un grand changement, pas de décider de virer enfin les vieilles frusques qui encombrent notre armoire depuis 10 ans ou de refaire toute la déco d’un appart, ce qui ne montre que la volonté de changer intérieurement qui s’exprime dans la facilité de changer superficiellement), il convient de savoir ce qu'on veut changer, quel résultat on veut obtenir, ce qu'on est, ce qu'on n'est pas, se questionner, se comprendre, s’accepter, accepter ce que l’on comprend. C’est s’observer sans se juger, observer ses qualités, ses défauts, ses réactions, ses absences de réactions, ses réflexions, ses tendances, etc. sans les juger ni les refouler. C’est se laisser aller à ses penchants pour mieux les connaître et ainsi en révéler les racines, ce qui permettra de connaître les motivations profondes de nos comportements.

Ces motivations réelles enfin connues peuvent être facilement balayées d’un revers de la main et remplacées par de nouvelles, qui entraîneront de nouveaux comportements durables plus près de ceux désirés. Et si jamais on n’atteint pas le changement désiré, on sera au moins parvenu à se débarrasser de l’habitude désagréable qu’on voulait chasser par une bonne résolution de Nouvel An.

 

Fushichô

11 janvier 2009

 

 

L'art du changement
 
© 2010 Fushichô