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Je n'accorde que peu de crédit à l'action politique. Je ne crois pas que les vrais changements, les plus profonds, les plus importants, et surtout les plus respectueux de l'être humain et de la planète (les deux sont indissociable, une seule et même entité) viennent de la sphère politique.
Je pense que le vrai salut, les vraies avancées humaines et humanistes proviennent de la conscience individuelle et des actions qui en découle.
Bien sûr, l'action politique influe sur le cours de nos vies, mais la motivation de l'action politique, politicienne, est un mélange de pouvoir et d'argent. Une telle action ne peut porter que des fruits néfastes et nauséabonds, fruits qui sont en train de nous exploser en pleine figure.

À l'inverse, l'action de la conscience, de la conscience de l'autre et du monde, bien que lente à se mettre en place, car elle nécessite que chaque individu s'ouvre et fasse passer le message humain à son prochain, est capable d'écraser tout sur son passage et d'aboutir ainsi à des changements majeurs, pas des rustines sur une jambe de bois.

Prenons un exemple : la révolution française. Il est difficile de définir la portée politique et la force d'une révolution. D'ailleurs, la révolution française, si je ne m'abuse, n'était pas politique, mais l'expression du ras-le-bol du peuple face au système en place, et de son désir d'être plus heureux, et surtout de pouvoir manger à sa faim.
Souvent, un désir de révolution est à la base de l'action politique. C'est le crédo des gauchistes, de la LCR et d'une frange de l'anarchie notamment. Créer une révolution pour tout renverser, faire table rase du système capitaliste et se lancer dans une meilleure voie.
Malheureusement (ou heureusement), une révolution, ça ne se décide pas, c'est la conjonction d'une période, d'événements, d'hommes là au bon moment, au bon endroit, avec le charisme, la force, la conviction pour permettre à une révolution de germer et de croître d'abord dans la conscience de chaque individu, puis dans la conscience collective. Le mouvement est alors enclenché et inarrêtable. Mais aucun homme politique ne peut débarquer et dire : allez zouuuuuu ! Tous derrière moi, on va renverser tout ça !
Les hommes doivent être au préalable consciemment prêts à l'action et déterminés.

Une révolution n’est donc pas le fruit de l’action politique, c'est une chose bien plus simple et bien plus forte. Une révolution, c'est avant tout une conscience individuelle qui se révolte devant une injustice. Seule, cette conscience n’a pas d’avenir politique, mais quand cette conscience commence à être partagée par le plus grand nombre elle devient irrésistible, elle devient révolution.
D'où l'intérêt d'ailleurs de ne pas laisser la possibilité aux hommes de penser, de les abreuver de pubs en leur créant des besoins personnels et égoïstes, en les faisant travailler toujours plus pour acquérir plus en leur promettant que le bonheur est proportionnel aux biens possédés. Les éloignant ainsi de la réalité, il devient difficile voire impossible lorsqu'on est submergé de sortir la tête de l'eau et de voir le monde réel et les injustices créée par le système, de pousser les autres à sortir également la tête de l'eau pour qu'ils se rendent compte et se dressent à leur tour contre les injustices, et que petit à petit, la révolution se déclenche, tout naturellement. La phase d'agrégation des consciences individuelles est la plus difficile, la plus fragile et la plus longue.

La première nécessité pour un individu est donc de développer sa curiosité, son ouverture et au final sa conscience afin d'être capable de faire la part des choses dans le courant de pensée dominant, conformiste, fade, terne, insipide, absurde, aliéné et débilitant que n'ont de cesse de promouvoir des hommes excessivement conscients de leur intérêt personnel, tels que les politiciens ou les lobbies commerciaux, ou des personnes n'ayant qu'une conscience minimale, voire nulle des répercussions de leurs actes.

Les politiques, régulièrement, affirment que la jeunesse est l'avenir du pays, et que donc leur formation est essentielle, la priorité. Entièrement d'accord, développer la connaissance, la culture, la capacité à penser librement est la plus belle invention de l'homme. Mais hélas, dans les faits, les crédits affectés à l'enseignement et à l'éducation diminuent année après année, et les réformes du secteur visent à développer la capacité à penser conformément à la masse, conformément aux principes capitalistes. L'enseignement ne vise pas à développer la conscience de l'individu mais à assurer la pérennité du système.
Par ailleurs, les crédits diminuant, on assiste déjà aux Etats-Unis au sponsoring des études dès le primaire par des grandes entreprises. Fournitures payées par telle ou telle société marchande/informatique, distributeurs implantés par Coca en échange de subventions, et promotion des valeurs commerciales et de la ou des marques sponsors sous peine de voir les subventions disparaître. L'enseignement dérive de l'économie quand il devrait en être la source. L'individu, dès son plus jeune âge, est asséné de messages l'empêchant de développer sa curiosité dans des courants alternatifs afin de faire la part des choses et de choisir librement et aussi objectivement que possible si oui ou non le système dans lequel il est né lui convient et est adapté à la communauté et à son développement futur.

Comment faire évoluer les choses, alors ?

Il suffit d’en être suffisamment conscient pour que cela crée en nous un sentiment durable de révolte, faire partager cette nouvelle conscience éveillée, et ne jamais cesser de développer son niveau de conscience afin que le sentiment de révolte ne vienne pas à se faner.



Rien n’a plus de force qu’une idée dont l’heure est venue. Victor Hugo

 

Fushichô

27 novembre 2007

 

 

Conscience et politique
 
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