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Le bonheur, aspiration de tout un chacun, but ultime de chaque individu. Mais quelle route emprunter pour atteindre ce but ? Et de quoi est précisément composé ce but ? 
Le concept sous-jacent à ce mot semble être évident à chacun, mais quand il s'agit de le définir avec précision, personne n'y arrive. On a tous notre propre conception du bonheur, fondée sur ce qui a priori pourrait nous rendre heureux.

Pour moi, la définition du bonheur est simple : être heureux, c'est pouvoir satisfaire ses besoins. Il peut s'agir des besoins fondamentaux, vitaux, des besoins pratiques et matériels, des besoins relationnels et d'amour (au sens large du terme - filial, amical, amoureux). Tous ne sont pas sur le même niveau, même la satisfaction de chaque permet d'être heureux. En tout état de cause, la liste des besoins à satisfaire pour arriver au bonheur ne doit pas être infinie, sinon on n'attendra jamais le bonheur, ce qui bien évidemment n'est pas le but.

A l'évidence, la satisfaction des besoins fondamentaux (boire, manger, avoir accès aux soins, etc.) est essentiel pour être heureux. Difficile d'être pleinement heureux si on se demande chaque jour comment on va faire pour manger et nourrir sa famille...

La société actuelle nous convainc de chercher le bonheur dans la possession et l'accumulation de biens. Vu le taux de suicide et de dépression dans les sociétés occidentales et riches, il paraît évident que cette voie n'est pas la bonne.
Peut-être peut-elle apporter certaines réponses, car les richesses de ces sociétés permettent de satisfaire des besoins vitaux que les pays pauvres ne peuvent pas se payer
 : manger à sa faim, boire à sa soif, avoir accès aux soins en cas de maladie, avoir un toit, se chauffer, etc. (même si 100% de la population ne satisfait pas tous ces besoins en France, on est plus près de ce pourcentage que dans de nombreux pays africains et asiatiques).
Cette société modèle ne résout qu'une partie du schéma, et en plus la résout mal puisqu'elle nous pousse à acquérir toujours plus, retardant ainsi le bonheur : je serai heureux quand j'aurai une Wii, quand j'aurai tel jeu qui va dessus, quand j'aurai un écran plasma pour un meilleur confort de jeu, puis des enceintes à 2 000 € pour un son magnifique, puis un voiture mieux que celle que j'ai, puis de nouveaux rideaux, puis un appart plus grand, puis ceci, puis cela. Jamais on ne se pose pour profiter de ce qu'on a désiré et acheté. Par ailleurs, cette société est basée sur l'individualisme, la satisfaction de ces propres besoins, sans se soucier des autres, et elle ne laisse pas toujours le temps de s'occuper des autres (famille, amis). Les outils de communication nous rapprochent des habitants des pays lointains, mais nous éloignent des gens de notre propre quartier. Il n'y a que peu d'échange, de rencontre, faute de temps bien souvent (d'autant qu'il faut « travailler plus pour gagner plus »), et d'utilisation exclusive des moyens technologiques de communications tels Internet ou la télévision qui nous confinent chez nous.
Je rêve de voir des manifestations, des rassemblements festifs spontanés, mais non organisés par les pouvoirs publics. Hélas, même pour s'amuser à grande échelle il faut des permis... :/

En tout cas, quelle que soit la vision qu'on a du bonheur, que l'on estime ne pouvoir l'atteindre qu'en consommant ou de quelque autre façon, c'est toujours une action à entreprendre, quelque chose qui se décide. Je serai heureux quand je serai riche, quand j'aurai plein d'amis, quand j'habiterai en Australie, quand je mangerai à ma faim...

Il s'agit là du premier élément à se rappeler : le bonheur se décrète.

L'inconvénient de cette méthode de dépendance du bonheur à la satisfaction de besoins est que le bonheur est futur, retardé, à venir, et que le risque c'est qu'on se soit trompé, pensant être heureux en conquérant le coeur d'une femme convoitée, en achetant la maison de ses rêves, et s'apercevoir que cela ne nous convient pas et qu'on est confronté à de nombreux problèmes auxquels on n'avait pas pensé. Bref, déception, d'autant plus forte qu'on avait mis tout notre être à atteindre cet objectif.

Il importe donc de définir ses besoins essentiels et de viser à leur satisfaction, et de construire son bonheur au quotidien, par de petites choses, en appréciant déjà ce que l'on a et ce que l'on a accompli.
Cela passe aussi, et surtout, par une introspection pour définir ce qui est vraiment important pour soi et essentiel. Il faut donc d'abord vraiment se connaître, sans complaisance, honnêtement, puis examiner chacune des catégories de besoin, faire la liste de ce qu'il est essentiel de satisfaire, comment les satisfaire, et comment équilibrer la satisfaction de ces trois catégories (j'ai besoin de manger, mais qu'est-ce que je veux manger, des produits bons marchés ou très chers ? Ensuite, il faut que je travaille pour me payer à manger, quel est le niveau de travail dont j'ai besoin pour me nourrir ? Et le travail prend du temps sur ma vie sociale, quel est l'investissement en temps que j'accepte de faire au détriment de mes relations amicales et amoureuses ?). Et lorsque tout est en route, il faut PRENDRE LE TEMPS D'APPRÉCIER les choses, savourer son repas, savourer le temps passé avec ces proches, savourer l'objet si longuement désiré, prendre le temps d'être heureux de tout ces moments. Car le bonheur est un sentiment de l'instant. On peut se dire : cet objectif me rendra heureux lorsque je l'aurai atteint, mais il ne faut pas oublier, une fois atteint, de prendre le temps d'ouvrir son coeur sur le sentiment de bonheur que l'on a cherché à obtenir en visant cet objectif ! 

Petit résumé de tout ça grâce au texte suivant :

Le bonheur

Si tu ne trouves pas le bonheur,
c’est peut-être que tu le cherches ailleurs...
Ailleurs que dans tes souliers.
Ailleurs que dans ton foyer.

Selon toi, les autres sont plus heureux.
Mais, toi, tu ne vis pas chez eux.
Tu oublies que chacun a ses tracas.
Tu n’aimerais sûrement pas mieux leur cas.

Comment peux-tu aimer la vie
si ton coeur est plein d’envie,
si tu ne t’aimes pas,
si tu ne t’acceptes pas ?

Le plus grand obstacle au bonheur, sans doute,
c’est de rêver d’un bonheur trop grand.
Sache cueillir le bonheur au compte-gouttes :
ce sont de toutes petites qui font les océans.

Ne cherche pas le bonheur dans tes souvenirs.
Ne le cherche pas non plus dans l’avenir.
Cherche le bonheur dans le présent.
C’est là et là seulement qu’il t’attend.

Le bonheur, ce n’est pas un objet
que tu peux trouver quelque part hors de toi.
Le bonheur, ce n’est qu’un projet
qui part de toi et se réalise en toi.

Il n’existe pas de marchands de bonheur.
Il n’existe pas de machines à bonheur.
Il existe des gens qui croient au bonheur.
Ce sont ces gens qui font eux-mêmes leur bonheur.

Si, dans ton miroir, ta figure te déplaît,
à quoi te sert de briser ton reflet ?
Ce n’est pas ton miroir qu’il faut casser.
C’est toi qu’il faut changer !


Charles-Eugène PLOURDE, Une lumière sur mes pas, Trois-Rivières 2003

Et voici un autre petit texte qui présente les symptômes de la maladie du bonheur.

La maladie du bonheur

ATTENTION ! Une épidémie mondiale est en train de se propager à une allure vertigineuse. L’O.M.B. (Organisation Mondiale du Bien-être) prévoit que des milliards de personnes seront contaminées dans les dix ans à venir.

Voici les symptômes de cette terrible maladie :

1- Tendance à se laisser guider par son intuition personnelle plutôt que d’agir sous la pression des peurs, idées reçues et conditionnement du passé.

2- Manque total d’intérêt pour juger les autres, se juger soi-même et s’intéresser à tout ce qui engendre des conflits.

3- Perte complète de la capacité de se faire du souci (cela représente l’un des symptômes les plus graves).

4- Plaisir constant d’apprécier les choses et les êtres tels qu’ils sont, ce qui entraîne une disparition de l’habitude de vouloir changer les autres.

5- Désir intense de se transformer soi-même pour développer ses potentiels de santé, de créativités et d’amour.

6- Attaques répétées de sourires, ce sourire qui dit " merci " et donne le sentiment d’unité et d’harmonie avec tout ce qui vit.

7- Ouverture sans cesse croissante à l’esprit d’enfance, à la simplicité, au rire et à la gaieté.

Si vous voulez continuer à vivre dans la peur, les conflits, la maladie et le conformisme, évitez tout contact avec des personnes présentant ces symptômes. Cette maladie est extrêmement contagieuse. Si vous présentez déjà des symptômes, sachez que votre état est probablement irréversible. Les traitements médicaux chimiques peuvent faire disparaître momentanément quelques symptômes, mais ne peuvent s’opposer à la progression inéluctable du mal. Aucun vaccin anti-bonheur n’existe. Comme cette maladie du bonheur provoque une perte totale de la peur de mourir qui est le pilier central des croyances de la société matérialiste moderne, des troubles sociaux graves risquent de se produire, tels que grèves de l’esprit belliqueux, rassemblements de gens heureux pour chanter, danser et célébrer la vie, cercles de partages et de guérison, crises collectives de fou rire.


Fushichô

24 décembre 2007

 

 

Le bonheur
 
© 2010 Fushichô